La Namibie est un pays neuf. Indépendant depuis seulement 1990, après des années de colonisation allemande et sud africaine, cet état d’Afrique Australe s’ouvre depuis quelques années au tourisme. Comment ? En créant des campements ou des lodges pour les touristes de passage, en développant l’artisanat ou en encadrant l’activité de chasse très rémunératrice.Les grands espaces et les animaux sauvages caractérisant la région, le pays fraîchement indépendant a souhaité mettre en place un système de préservation de l’environnement et de la faune.
Ainsi fut créé en 1996, un système de « conservancies ï, à savoir des zones géographiques administrées par la population locale souvent composée de groupes ethniques. A elle de gérer durablement les ressources naturelles et développer une économie rurale en tirant bénéfice du tourisme.
OhMyGlobe ! a voulu saluer cette initiative. Voici deux exemples concrets d’entreprises touristiques qui s’inscrivent dans le système namibien des « conservancies ï. Deux exemples pour ouvrir avec vous, la discussion sur ce vaste sujet du tourisme solidaire. Il existe aujourd’hui 58 « conservancies ï en Namibie
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Le Grootberg Lodge au Damaraland
Dans la très belle région du Damaraland , perchée sur une falaise dominant une vallée profonde, le Grootberg Lodge est un hébergement particulier. Il est le seul à ętre détenu à 100% par une « conservancyï, c’est-à-dire par la communauté. La société privée Ecologistix s’est vu attribuer la gestion du lodge pour 10 ans et en 2015 elle cèdera définitivement cette fonction à un personnel local complètement formé à l’activité hôtelière. La société verse chaque année 10% de son revenu total à la « conservancyï qui décide de la finalité de l’allocation des fonds. Le lodge emploie aujourd’hui 30 personnes de la communauté.
Les conservancies de Wilderness Safaris
Autre exemple de partenariat avec les « conservanciesï : celui de la société sud africaine Wilderness Safaris . Connue pour ses lodges luxueux en Afrique Australe, cette entreprise est partie prenante du développement rural en Namibie. Bien sűr, l’activité męme de Wilderness Safaris implique une collaboration avec les communautés locales mais ce partenariat « gagnant-gagnantï produit une contribution importante. Ainsi la société sud africaine est partenaire de six « conservanciesï dans les régions du Nord, du Damaraland et de la Côte des Squelettes.
Ces « conservanciesï sont co-actionnaires ou perçoivent un revenu des lodges implantés sur leur territoire. Les communautés locales bénéficient de débouchés d’emplois, de formation, et se voient confier des travaux de sous-traitance (travaux de voiries, blanchisserie…). 300 membres des « conservanciesï sont employés directement par Wilderness Safaris.
Plus de 40% du territoire namibien est géré selon le système des « conservanciesï. En 2007 (dernières statistiques disponibles), ces entités ont généré l’équivalent de 3,4 millions d’euros. Bien sűr, on pourra reconnaître que la faible population namibienne (environ 2 millions) et sa grande dispersion sur le territoire créent des conditions de laboratoire pour ce type de projets, mais les exemples existent aussi ailleurs.
En Bolivie, au Laos
, au Mexique
… des initiatives de tourisme solidaire veulent capitaliser sur l’équation tourisme en milieu rural = développement économique et social.